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Morillon Benjamin

Prix scientifiques - 2022

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Lauréat du Prix Émergence Scientifique pour la recherche fondamentale 2022 de la Fondation Pour l'Audition

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Prix émergence scientifique 2022

Statut du soutien : actif 

Benjamin Morillon reçoit le Prix Émergence scientifique 2022 pour la recherche fondamentale de la Fondation Pour l’Audition. Il est récompensé pour ses travaux sur le fonctionnement asymétrique du cerveau dans le traitement de la parole et de la musique.

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SES TRAVAUX 

Chargé de recherche à l’Inserm, Benjamin Morillon développe ses travaux dans l’équipe « Dynamique des processus cognitifs », au sein de l'Institut de Neurosciences des Systèmes (Aix-Marseille Université/Inserm), à Marseille. Ses projets visent à comprendre comment le cerveau traite les sons et en particulier la parole. 

Le chercheur est spécialisé dans l’étude de la dynamique du cerveau. En effet, il faut imaginer celui-ci semblable à un réseau routier : différentes régions s’activent, se connectent et collaborent pour traiter les informations sensorielles qui lui parviennent. Chaque région possède son propre rythme de fonctionnement, qui se traduit par des séries d’ondes plus ou moins rapides. Grâce à différentes techniques non invasives de neuroimagerie, comme l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf)[1]  , l’électroencéphalographie (EEG)[2]  ou la magnétoencéphalographie (MEG)[3] , Benjamin Morillon enregistre chez des volontaires sains l’activité cérébrale et les ondes produites au cours du traitement de la parole. Celle-ci constitue un signal acoustique continu et complexe, qui contient les phonèmes[4]  et syllabes composant les mots, mais aussi la mélodie des phrases, l’intonation du locuteur, etc. Il a ainsi montré que les hémisphères[5]  gauche et droit du cerveau se complètent pour saisir cette complexité : les aires auditives gauches fonctionnent sur un rythme d’ondes plus rapide et traitent le « débit » élevé des sons liés à la parole, tandis que les aires auditives droites travaillent sur un rythme plus lent mais plus précis, et traitent les informations « mélodiques » ; de fait, c’est plutôt grâce à l’hémisphère gauche que nous comprenons ce qui est dit, et à l’hémisphère droit que nous reconnaissons la voix d’un interlocuteur ou apprécions un morceau de musique. 

En collaboration avec le Pr Robert Zatorre (Grand Prix scientifique 2021 de la Fondation pour l’Audition), spécialiste lui du traitement cérébral de la musique, Benjamin Morillon a montré les mécanismes subtils de cette asymétrie dans le cerveau. Ces travaux ouvrent des perspectives thérapeutiques pour la rééducation auditive des personnes appareillées ou implantées ou affectées par des troubles de la parole.

SON PARCOURS 

Benjamin Morillon effectue son doctorat en neurosciences cognitives sous la direction du Pr Anne-Lise Giraud, à l’École Normale Supérieure de Paris. Il y entame ses recherches sur le traitement asymétrique de la parole par le cerveau. Il débute en 2012 un postdoctorat dans le laboratoire du Pr Schroeder, à Columbia University à New-York, puis enchaîne un second postdoctorat à l’Université McGill, à Montréal, aux côtés du Pr Sylvain Baillet où il développe sa collaboration avec le Pr Robert Zatorre sur le thème du traitement asymétrique de la parole et de la musique par le cerveau. De retour en France en 2016, il rejoint les rangs de l’Inserm à l'Institut de Neurosciences des Systèmes à Marseille en tant que chercheur titulaire. En 2021 il est lauréat d’un ERC Consolidator Grant, soutien prestigieux du Conseil européen de la Recherche pour poursuivre ses travaux sur le traitement cérébral de la parole.


 

[1] IRMf : Technique permettant de visualiser, de manière indirecte, l'activité cérébrale, grâce à l’enregistrement des variations des propriétés du flux sanguin cérébral.

[2] EEG : Méthode d'exploration cérébrale qui mesure l'activité électrique du cerveau par des électrodes placées sur le cuir chevelu

[3] MEG : technique de mesure des champs magnétiques induits par l'activité électrique des neurones du cerveau. Les champs magnétiques mesurés étant extrêmement faibles, la MEG est placée dans une pièce isolée magnétiquement du champ terrestre et de l’environnement immédiat

[4] Élément phonétique du langage parlé, considéré comme une unité distinctive. Le français comprend 36 phonèmes (16 voyelles et 20 consonnes).

[5]  Hémisphères : les deux parties (gauche et droite) qui forment le cerveau.

 

Citation
Recevoir ce Prix est une grande fierté ! C’est une chance en France d’avoir la Fondation pour l’Audition, qui est unique par son soutien à la recherche et par la communauté qu’elle fédère.
Auteur
Benjamin Morillon