"Je ne me suis jamais sentie handicapée"

Kim Auclair
Accroche

Kim Auclair nous parle de sa surdité sévère et de ses défis quotidiens jusqu'à l'acceptation d'elle-même.

Témoignages - Publié le 25/01/2019 - Mis à jour le 01/03/2021

Résumé

Merci à Kim Auclair qui nous a soumis son témoignage !

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Je suis une Québécoise de 34 ans née avec une surdité de sévère à profonde aux deux oreilles. Je porte un appareil auditif seulement à l’oreille droite puisque mon oreille gauche n’entend pas.

À l'âge de 18 ans, j’ai lancé ma première entreprise dans le monde des communications (graphisme, rédaction web, presse, etc.). Pourquoi ? Parce que j’avais l'impression qu'il y avait un blocage lorsque je mentionnais que j'avais une surdité aux employeurs. Ce qui m’a aidé ? Le Web. Cet outil de communication m’a permis de me faire une place dans le monde des affaires, de donner des conférences, des formations ainsi qu’animer une émission de radio.

Mais, en tant qu’entrepreneure, j’ai eu aussi des défis à relever. Je n'aimais pas faire répéter mes clients et j'avais peur qu'ils ne me prennent pas au sérieux. Juste pour vous dire… je n'ai commencé à parler de ma surdité qu'en 2015. 

Citation
J’avais peur du regard des autres.
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Kim Auclair
Kim Auclair
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En 2017, j’ai eu un épuisement professionnel et de communication à la suite du lancement de mon premier livre. J'ai fini par commencer à accepter ma surdité en vue d'avoir un implant cochléaire. Auparavant, je me limitais à dire que j’étais malentendante, sans parler de mes défis quotidiens. J’avais peur du regard des autres.

Depuis, j’ai fait beaucoup de chemin. Je me suis notamment rapprochée des personnes qui vivaient des défis similaires aux miens. Notamment en m’impliquant avec l’Association des personnes avec une déficience de l’audition. J’ai réalisé un sondage maison auprès de 128 personnes malentendantes dans le but de connaître leurs difficultés dans les lieux et les services publics. Ce travail m’a permis de me sentir moins seule.

Si j’écris ces lignes, c’est qu’il y a encore beaucoup de travail à faire. La surdité est un handicap invisible, mais je ne me suis jamais sentie handicapée. En général, c’est plutôt la société qui me rappelle mes limites de communications.