Sous-titre

COUDERT Paul

Bourse de Master 2 - 2020

Accroche

Développement d’un protocole d’IRM fonctionnelle pour évaluer la stimulation corticale des aires auditives dans un modèle chirurgical d’implantation cochléaire électro-acoustique.

Paul Coudert mène ses travaux de Master 2 dans le Laboratoire Traitement du Signal et de l’Imagerie, à Rennes, sous la supervision du Pr. Benoît Godey. Son projet a pour but de comprendre, grâce à l’imagerie, comment est activée la zone auditive du cerveau par les implants électro-acoustiques. Il espère ainsi améliorer la prise en charge des patients sourds.

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Statut du soutien : clos

La réhabilitation de l'audition des patients atteints de surdité profonde fait appel à l’utilisation d'implants cochléaires. La défaillance des cellules sensorielles est palliée par des électrodes insérées chirurgicalement dans la cochlée – l'organe sensoriel de l'audition dans l'oreille interne. Le dispositif transforme les sons pour stimuler électriquement le nerf auditif, qui envoie les informations reçues au cerveau. Plus récemment ont été développés les implants électro-acoustiques, destinés aux patients qui ont une audition résiduelle mais insuffisante pour permettre une bonne compréhension. Leur principe ? Une double stimulation, électro-acoustique (encore appelée bimodale) : la stimulation acoustique du nerf auditif, via un amplificateur, transmet les sons résiduels et la stimulation électrique via un implant cochléaire permet la transmission électrique des fréquences sonores défaillantes du patient. « Des études ont montré le gain de ces implants électro-acoustiques pour les patients, en particulier une sensation d’écoute plus naturelle et une amélioration de la compréhension dans le bruit, précise Paul Coudert, interne en ORL au CHU de Rennes. Mais à ce jour aucune étude n'a été menée pour comprendre ce qui se passe dans le cerveau lors de cette stimulation bimodale, ni quelles sont les différences avec un implant classique. C'est à ces questions que je voudrais répondre. »

«Je suis honoré de bénéficier de l’appui prestigieux de la Fondation Pour l’Audition, qui soutient des recherches importantes pour l’avancée  des connaissances et
les retombées pour les patients.
Cette bourse me permet de poser la première pierre de la carrière hospitalo-universitaire que j’envisage»

L'image des sons

L’objectif du jeune médecin est de mettre au point un protocole expérimental chez l’animal pour visualiser par imagerie par résonance magnétique (IRM) l’activation du cerveau en temps réel, au moment du traitement des sons par l’implant électro-acoustique. « Nous avons choisi le mini-porc pour la grande similarité d’anatomie de son oreille et de son cerveau avec les nôtres. » La première étape est la mise au point de la technique d’imagerie. « Puis j’optimiserai la technique chirurgicale d’insertion de l’implant électro-acoustique ; c’est une étape délicate, car le dispositif ne doit pas gêner la réalisation de l’IRM par la suite. Enfin, nous pourrons procéder à l’étude proprement dite et comparer les différences entre l’activation cérébrale acoustique, électrique et bimodale. » La connaissance des mécanismes cérébraux à l'œuvre devrait permettre, à terme, d’améliorer l’implantation des patients sourds. « Sans oublier, complète Paul Coudert, que ce modèle pourrait être utile pour mener d’autres études. » 

Docteur Paul Coudert
Interne, Service ORL et chirurgie cervico-faciale, CHU de Rennes
Laboratoire Inserm 1099 « Traitement du Signal et de l’Imagerie », Rennes, France